la place de l’humain

La place de l'humain dans le monde et dans l'Eglise

A travers les textes de Vatican II « Gaudium et spes »

Si beaucoup de textes de VaticanII témoignent d’une volonté de renouvellement des positions de l’Eglise, il reste que les références citées incarnent encore l’idée que l’humain est la finalité de la création, et que, à ce titre, il a des droits sur toute autre créature et sur les ressources naturelles de la planète.

Lourd héritage pour la pensée d’aujourd’hui.

Quelques citations de Vatican II

 

12 §1 « Croyants et incroyants sont généralement d’accord sur ce point : tout sur terre doit être ordonné à l’homme comme à son centre et à son sommet. »

 

12 §3 « La Bible, en effet enseigne que l’homme a été créé « à l’image de Dieu », capable d’aimer son créateur, qu’il a été institué seigneur de toutes les créatures terrestres, pour les dominer et pour s’en servir, en glorifiant Dieu. »

« …Tout fut mis par toi sous ses pieds » ( Ps 8, 5-7)

 

34 §1 « L’homme, crée à l’image de Dieu, a en effet reçu la mission de soumettre la terre et tout ce qu’elle contient, de gouverner le cosmos en sainteté et en justice  et …de lui référer son être ainsi que l’univers : en sorte que, tout étant soumis à l’homme, le nom même de Dieu soit glorifié par toute la terre. »

 

38 §1 « son Esprit…purifie et fortifie ces aspirations généreuses qui poussent la famille humaine à améliorer ses conditions de vie et à soumettre à cette fin la terre entière. »

 

53 §2 « …le mot culture désigne tout ce par quoi l’homme ….s’efforce de soumettre  l’univers par la connaissance  et le travail. »

 

57 §2 « …l’homme réalise le plan de Dieu, manifesté au commencement des temps, de dominer la terre et d’achever la création… »

 

69 §1 « Dieu a destiné la terre et tout ce qu’elle contient à l’usage de tous les hommes et de tous les peuples … »

 

 

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La bible, dans la Genèse, les psaumes et de nombreux textes, fait affirmer par Dieu Créateur que tout l’univers est fait pour l’homme, pour son usage. C’est ainsi que l’homme se constitue maître du monde, dominateur et propriétaire de l’univers et de ses créatures.

L’Eglise catholique, s’appuyant toujours sur les textes de la Bible, reprend textuellement à son compte  cette position, sans aucune nuance, sans esprit critique pour une position qui reflète une mentalité égocentrique, de trente siècles antérieure.

Les mots « dominer, maîtriser, soumettre,… » se retrouvent régulièrement, de telle sorte que l’idée d’une création toute au service et à l’usage de l’homme s’imprègne fortement.

Donc, d’après cette conception, il est légitime pour l’homme de répertorier, étudier, manipuler, exploiter les créatures vivantes de NOTRE monde !…Et le mal qui leur est fait,  ce faisant, voire leur extinction ou leur transformation, est légitimé.

Donc, de même,  il est légitime d’exploiter la nature, ses sites, ses richesses, sa configuration, pour le service de l’homme, sans considération pour les effets induits pour les autres créatures, ou pour les équilibres physiques de la planète, pour autant que cela ne nuit pas visiblement à l’homme. (Exploiter des gisements, des forets, détourner ou barrer des fleuves, polluer des mers, des eaux souterraines, etc.…)

La civilisation judéo chrétienne a une très lourde responsabilité dans ce domaine, car elle justifie_ par une mission divine !_quasi toutes les actions d’exploitation de la nature et des créatures par l’homme, pour peu que cela améliore son confort, dans l’immédiat.C’est donner un feu vert à des exploitations économiques irrespectueuses de la planète.

Et même les alertes actuelles en faveur d’une utilisation plus raisonnée des sites naturels ne se fondent pratiquement que sur les risques que nos excès font courir à notre propre espèce. Le respect des autres vivants et des équilibres naturels n’est cité que marginalement, et la plupart du temps en rappelant que notre propre survivance est en question aussi.

La prise de conscience de l’interdépendance des vivants et de la nature, d’une utilisation humble et raisonnée des richesses naturelles, respectueuse des autres vivants même si elle est encore très empreinte d’un égocentrisme humain, est le fruit heureux des sciences et d’expériences humaines douloureuses, mais pas du tout de la conscience religieuse.

Il serait temps que l’Eglise révise ses textes pour emboiter le pas de cette prise de conscience.

 

Par ailleurs, je pense que la volonté de situer l’homme au dessus et comme d’une autre nature que les autres primates et autres espèces, engendre des assertions curieuses, héritières encore des archaïsmes des textes sémites , et irrecevables actuellement. Ainsi, celle-ci : N°18, §2 : « Cette mort corporelle, à laquelle l’homme aurait été soustrait s’il n’avait pas péché » !!

 

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