Pouvons nous admettre la "résurrection" d'un humain?"
Une sortie physique du tombeau ?
Si nous prenons l’expression ‘Résurrection d’un homme’ à la lettre, nul doute ; nous prétendons alors qu’un humain qui était mort et bien mort est sorti de son tombeau pour reprendre vie.
Personnellement, je pense qu’aucun humain, aucun homme ni aucune femme ne sont jamais ressortis vivants de leur tombeau !
Les chrétiens fêtent cet « événement » à Pâques. Les juifs fêtent Pessah, en hébreu : פֶּסַח, Pessa’ḥ ; en latin : Pascha, « Pâque » ; c’est la mémoire de l’Exode, la libération d’Égypte et le début de la moisson de l’orge qui inaugure le cycle agricole annuel.
Dans les deux cas, il s’agit de libération.
N’insistons pas sur cette débauche de chocolats, d’œufs en chocolat, de cloches en chocolat, de poules en chocolat…. Quand j’étais petit, on me racontait que le vendredi, les cloches partaient pour Rome et qu’elles revenaient le jour de Pâques. Je ne voyais vraiment pas pourquoi les cloches se déplaçaient à Rome. Qu’allaient-elles faire dans cette galère, aurait dit le poète ! D’ailleurs je les voyais encore dans le clocher. Plus tard on m’a expliqué qu’elles ne partaient pas mais qu’elles se taisaient seulement. C’était plus crédible, même pour un enfant ! Malheureusement je crois qu’on prend encore les chrétiens pour des enfants.
Prenons la nativité.
Que n’a-t-on pas entendu sur l’étoile de la crèche. Ah ! Cette « étoile » qui, défiant toute la dynamique du système solaire et de la Voie Lactée en perpétuel mouvement, s’est arrêtée, elle toute seule, précisément sur l’étable. Elle a du très certainement quitter son orbite, descendre, se positionner sur la crèche en position immobile. On ne dit pas combien de temps elle y est restée, mais suffisamment pour y conduire les 3 mages et aussi les bergers. Un enfant de CM2 est capable de mettre en doute es affirmations aussi fantaisistes au regard de la science actuelle !
Puis, mais le récit ne le dit pas et les prédicateurs non plus, l’étoile est repartie toute seulette, en courant très vite certainement, pour reprendre sa place dans le Système solaire. Comment a-t-elle réussi à s’accélérer pour rattraper le cortège ? Merveilleux récit que Copernic n’a certainement jamais compris ; à preuve, il ne l’a pas intégré dans sa conception ! Je plaisante ? A peine !
Il en est à peu près de même pour les récits de la dite Résurrection. Mais comme Saint Paul dit que la résurrection est au cœur de notre foi, personne n’ose trop y toucher.
Pour ma part, après avoir mis un voile sur ces récits merveilleux de l’ange qui descend du ciel, qui vient rouler la pierre et qui parle à des femmes (dans quelle langue ?), ainsi que sur les gardes romains projetés à terre, les linges abandonnées mais bien rangés comme ceux d’une personne qui est juste sortie sans se précipiter … et surtout après avoir constaté toutes les contradictions entre les différents récits, j’ai commencé à replacer ces récits dans le contexte général de la rédaction littéraire des évangiles, dans le contexte humain de l’époque et dans le cadre d’une recherche du Jésus réel. je me suis ainsi tourné vers des questions à visage plus réaliste et partant, plus humain.
J’ai regardé du côté de ces hommes qui avaient quitté un jour leur métier, et dont on ne sait d’ailleurs pas s’ils ont accompagné Jésus pendant un an ou pendant 3 ans (puisque on n’est même pas au clair sur la durée de l’itinérance de Jésus avec eux, les synoptiques n’étant pas d’accord avec Jean !). C’étaient de bons juifs, tous de la province de Galilée, sauf un, Judas qui, lui, était, dit-on, originaire de Jérusalem. Ah ! Ces maudits habitants de Jérusalem qui traitaient les galiléens de haut : des « paysans, vous dis-je ! La plupart de ces galiléens étaient des pécheurs, donc des gens durs au travail. Ils avaient quitté leur boulot – je ne sais d’ailleurs comment se sont débrouillés leurs femmes et leurs enfants ; c’est une étrangeté qui m‘a souvent interrogé ! Personne n’y fait allusion et dans les récits, les auteurs sembleraient dire que Jésus ne s’en est guère soucié ! Diable !!! Ce n’était pourtant pas un détail sans importance ! – Ils avaient donc quitté leur boulot, leur famille, leurs voisins, leur barque et leur attirail de pêche, (et tout cela coûte généralement assez cher !), mais aussi leur village pour marcher avec lui, partager une vie d’aventure, d’errance, puisqu’il n’avait pas de chez lui, « pas une pierre pour reposer sa tête », comme il est dit. Certes la majorité de l’itinérance de Jésus s’est passée en Galilée mais il y a eu 2 ou 3 descentes à Jérusalem.
Que pensaient-ils de cet homme ? Ils étaient partagés : les uns pensaient qu’il allait sauver le peuple d’Israël de la tutelle de l’occupant romain, un genre de Messie guerrier envoyé par leur dieu, celui qui avait toujours sauvé « son » peuple préféré, peuple élu, disaient-ils ! Mais avec quelles armes ? Certains étaient d’anciens sicaires, des résistants à l’occupation, mais ils n’avaient guère qu’un poignard qu’ils dissimulaient facilement sous leur large tunique. On sait même qu’Ils se disputaient entre eux pour s’attribuer à l’avance les places de « ministres » dans le futur royaume (Marc 9,33). Une mère n’avait pas hésité à venir elle-même le demander à Jésus. « La mère des fils de Zébédée s’approcha de Jésus avec ses fils Jacques et Jean, et elle se prosterna pour lui faire une demande. Jésus lui dit : « Que veux-tu ? » Elle répondit : « Ordonne que mes deux fils que voici siègent l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ton Royaume. » Mat. 20,20 Quelle honte, pensons-nous ? (1) Et pourtant, ils en étaient là ?!
D’autres, plus spirituels quand même, pensaient qu’il était un nouveau prophète, comme Jérémie, Isaïe, Amos, Elie, Ézéchiel… et tant d’autres, et qu’il voulait surtout convertir les gens à une vie différente, plus conforme à la Thora, cette Loi donnée par Dieu à Moïse sur le Sinaï. Ils étaient avec lui lorsque les gens voulaient le faire roi et ils avaient vu comment il s’était vite éclipsé, refusant le pourvoir. Ils l’ont vu à l’écoute des petits, des malades, des exclus et comment il leur redonnait l’envie de vivre. Ils l’ont vu à l’écoute de tous ceux que l’interprétation de la loi juive par les scribes et les pharisiens excluait de la vie en société aussi bien les lépreux que les paralytiques ou l’aveugle de naissance et comment il avait voulu les réintégrer, leur donner la chance d’une vie digne. Ils l’ont entendu simplifier la Loi sacrée passant de 613 commandements à 2 : tu aimeras ton dieu et tu aimeras ton prochain (Marc 10,25).
Et puis, c’est l’effondrement ! Les chefs religieux du judaïsme, le grand prêtre et tout le Sanhédrin, qui est son Conseil législatif et son Tribunal à la fois, où siégeaient les pharisiens et les sadducéens, l’aristocratie des prêtres, tous en voulaient à ce Jésus ; il les humiliait en public, leur faisait comprendre qu’ils avaient perverti la loi et qu’ils détournaient les croyants du bon chemin (Luc 10,27). Les suiveurs de Jésus l’avaient bien vu ; ils avaient assisté à ces scènes. Ils connaissaient les menaces de mort, mais de là à croire qu’ils allaient y donner suite ! C’était quand même la crème de la crème, ces dirigeants religieux, mais Israël n’en avait pas d’autres depuis que les romains avaient confisqué le pouvoir civil, militaire et judiciaire-civil. Ils ont d’abord voulu le discréditer auprès des croyants juifs : cet homme est un blasphémateur. C’est toujours ainsi qu’on procède quand on veut éliminer un adversaire ; on le discrédite. Nous en faisons souvent nous-même l’expérience lorsqu’on veut nous écarter pour faire de la place à un autre plus ambitieux, plus introduit, comme on dit ! Le blasphémateur est toujours celui qui ose remettre en cause un article de la religion, et c’est d’autant plus grave lorsqu’elle est la religion dominante, mieux la seule autorisée comme en Israël, ou encore remettre en cause un élément majeur de cette religion comme ses dogmes ou ses rites ou le sacré en général. Par cette accusation, Jésus est considérée comme ne pouvant plus vivre dans cette société qu’il a contestée. Jean raconte d’ailleurs que certains personnages avaient commencé à avoir confiance en Jésus mais que, à cause des pharisiens, ils ne le disaient pas de peur d’être exclus de la synagogue (Jo. 12/42). C’était la punition suprême dans cette religion qui enveloppait les êtres dans tous les actes de leur vie personnelle, familiale et sociale. Au 17ème siècle, à Amsterdam, le philosophe juif Spinoza sera ainsi exclus de la synagogue et donc de la riche communauté juive du lieu, ce qui inclut la coupure de nombreux liens de solidarité communautaire.
Et pourtant l’impensable s’était produit et celui en qui ils mettaient tout leur espoir s’était laissé arrêter sans aucune résistance, humilier et assassiner comme un criminel de droit commun. La croix était en effet une punition exceptionnellement réservée aux non-romains esclaves, brigands ou pirates (2). Ses compagnons, eux, n’étaient pas là ; ils s’étaient enfuis, lâchement; ils l’avaient abandonné dès son arrestation. Surtout, ils avaient peur d’être arrêtés à leur tour comme complices et de subir le même sort. Tout cela s’était passé très vite : jeudi soir, on va manger ensemble. Surprise ! Il est arrêté dans la nuit ; vendredi, 7 avril 30, jour de la Pâques juive, à 15h, il est déjà mort sur une croix d’infamie, seul, sur le mont Golgotha, à côté du dépôt d’ordures ! Pierre était allé jeter un coup d’œil ; mal lui avait pris : on l’avait presque reconnu à son accent de provincial ; alors il avait juré ses grands dieux qu’il ne le connaissait même pas ! La honte !
Ils s’en voulaient sûrement aussi de ne pas avoir eu le courage de réclamer le corps de Jésus, une fois la mort constatée ; vraisemblablement d’ailleurs celui-ci avait été jeté à la fosse commune comme le corps de tous les condamnés à cette même peine infamante. Ceux qui tenaient tant à cette disparition de Jésus pour conserver leur prestige de maîtres de la Loi s’étaient assurés ainsi que leur contradicteur, thaumaturge puissant qui parvenait à convaincre des foules entières, était bien mort, et que la page était tourné. Plus personne n’oserait parler de lui. Le silence enfin !
D’abord les disciples s’étaient cachés à Jérusalem. Ils y avaient des amis ; mais ils n’osaient pas sortir de peu d’être reconnus. Puis, profitant peut-être des colonnes de pèlerins regagnant leur village après avoir célébré la pâque juive, ils étaient repartis pour leur province de Galilée à 180 kilomètres de là (environ 8 à 10 jours de marche pour Capharnaüm ou Bethsaïde) en se glissant parmi eux. Ils étaient passés par le désert à l’ouest pour éviter la Samarie, région dangereuse, comme le faisait Jésus lui-même. Peut-être s’étaient-ils arrêtés à Béthanie ; c’était sur leur chemin. Ils y avaient d’ailleurs couché avec Jésus, la veille de sa mort. Marthe et Marie (Marie-Madeleine, certainement !) étaient là. Ils ont raconté ce qu’ils savaient de l’arrestation de Jésus et de sa rapide exécution, car les chefs religieux n’avaient pas traîné par peur de mouvements de foules en ces grands rassemblements pour Pessah, la pâque juive.
Comme ils s’étaient enfuis et cachés, il leur manquait pas mal de détails sur ce qui s’était passé. Chacun ajoutait un épisode que les voisins avaient vu ou appris. Pierre a dû aussi raconter son reniement et qui plus est, devant une servante ! Il dut en éprouver une honte terrible, lui, Simon.
Puis, ils repartirent de Béthanie. Durant cette longue marche de remontée vers la Galilée, ils ont dû ressasser cent fois les évènements mais aussi se rappeler l‘un à l’autre tous leurs souvenirs de ces jours passés auprès de Jésus. On lui avait pourtant bien dit de ne pas revenir à Jérusalem ; il y avait plein d’ennemis, des gens à qui il faisait de l’ombre, des gens qu’il avait contredits en public. Mais il n’avait pas écouté ; il disait que c’était « Son heure », un peu comme le gars qui décide de s’investir dans une grande tache et qui, un jour, sent que ça y est, c’est maintenant ou jamais. « Son heure ! »
Pour eux qui l’avaient accompagné, qui avaient partagé ses jours et ses nuits, c’était l’effondrement de leur rêve, l’anéantissement de tous leurs espoirs. Ils n’y comprenaient plus rien. Comment dieu, leur dieu si protecteur autrefois d’après ce qu’on leur avait raconté, avait-il pu laisser faire une chose pareille ? Ils estimaient que Jésus était un juste et voilà que le juste avait été éliminé comme un criminel sans que dieu intervienne. Incompréhensible ! Ce qu’il avait dit parlait à leur intelligence et à leur cœur. Il leur expliquait la loi et aussi les prophètes. Ce qu’il a fait, était la justice et la miséricorde ; ils en étaient témoins. Leur foi était complètement chamboulée. Ce dieu avait abandonné celui qui se référait à lui en l’appelant du doux nom de « père ». Le trou noir ! Job le juste, ou qui s’estimait tel, avait vécu cela. Les juifs des camps d’extermination en 39-45 ont vécu ce même sentiment de déréliction, de total abandon. Eux, ils étaient désemparés, désorientés.
Jésus avait été condamné par le Sanhédrin, tribunal suprême, composé de grands prêtres, « représentants de Dieu » à ce qu’on leur disait, et de scribes, la plus haute autorité religieuse d’Israël. Et il avait été condamné comme blasphémateur. Simon a dû passer par des phases de doute. Et si lui et ses copains pêcheurs de Galilée s’étaient trompés en suivant ce gars un peu spécial ? Ils avaient fait l’expérience d’un homme qui les appelait à sortir de leur ancienne conception d’un dieu rigide, sévère, punisseur, d’un homme au service de la vie, de l’humain, au-delà de tous les rites mesquins et obscurs, les 613 commandements de la Tora que les chefs religieux leur imposaient en tant que vrais et seuls interprètes de la loi. Un effondrement !
Une fois arrivés chez eux, ils avaient repris leur métier, leurs barques et leurs filets.
Cette vie cachée, combien de temps cela a-t-il duré pour ces compagnons de Jésus ?
Il est toujours difficile de reconstituer le fil des évènements car les textes que nous possédons ont le plus souvent un sens symbolique et nous ne sommes pas des sémites, mais des occidentaux, plus habitués au rationnel cartésien. (3)
Toujours est-il que un jour – quand ? On ne sait ; peut-être 6 mois après, pour les fêtes de Souccot, la grande fête des tentes à l’automne, nous retrouvons ces mêmes hommes, autrefois terrorisés, en train de parler haut et fort dans les rues de Jérusalem et même dans l’enceinte du Temple : Celui que vous avez laissé mettre à mort, Dieu l’a glorifié. Nous voulons crier haut et fort qu‘il est le Seigneur, le Juste (Act. 3/14). Le Juste, c’est celui qui observe la Loi à la perfection dans ses paroles et dans ses actes. Nous aujourd’hui, nous disons « Le Saint ». Et la foule se rassemble, comme à l’époque autour de Jésus. Ça recommence ! A tel point que des gens disent : ces gens ont bu un coup !!
Le Sanhédrin, qui avait condamné à mort Jésus, apprend tout ce remue-ménage dans la ville. « Ainsi, ça n’a pas suffi d’avoir mis à mort leur leader ? Voilà encore tous ces galiléens qui viennent mettre du désordre à Jérusalem ! » Ils font arrêter Pierre et Jean par les gardes du temple et les mettent en prison avant de les interroger le lendemain. On dirait aujourd’hui ils ont été « mis en garde à vue ».
Devant cette même cour de justice qui a condamné à mort Jésus, ils vont témoigner à leur tour courageusement.
Mais qu’est-ce qui leur a donné ce courage, on peut même dire, cette témérité ! Il y a peu de temps, Pierre l’a renié : non, je ne connais pas cet homme que vous jugez ! Aujourd’hui, il leur jette à la face : cet homme que vous avez jugé et condamné, il est aimé de Dieu. Il y a peu de temps « ils l’avaient tous abandonné et avaient pris la fuite. » Aujourd’hui Pierre et Jean témoignent devant le Sanhédrin, en plein jour. (4)
Incompréhensible ce retournement ! Voilà ce qui m’a toujours stupéfait dans ces récits. Je n’ai pas voulu me laisser prendre par ces récits merveilleux d’anges, que ce soit à la crèche ou à la dite-résurrection, par cette étoile immobile ou cette pierre roulée ! Mais ces hommes qui avaient suivi Jésus, qui avaient découvert par lui une autre manière d’être humain en étant vrai, juste et fraternel, qui avaient reçu comme un coup de poignard dans le cœur en sachant qu’il avait été assassiné et sur un croix infâmante, constater qu’ils s’étaient retrouvés courageusement et au péril de leur vie, en train d’affronter et les foules et surtout le Sanhédrin, voilà qui m’interroge.
N’est-ce pas là le vrai et le seul « miracle » de Pâques, dans ce surgissement, ce passage de la peur à la proclamation ? Ce Jésus dont vous avez voulu étouffer la voix en le discréditant et en le mettant à mort, il est aujourd’hui source de vie. Leur expérience pouvait donner du sens à mon expérience ; leur ré-surrection pouvait m’inviter à une autre ré-surrection, la mienne et celle de tous ceux qui m’approcheraient ou dont je me rendrais proche.
Pierre a sorti Jésus du tombeau de l’oubli.
Pierre a suscité Jésus ; il l’a vraiment re-suscité !
Fin de l’année 30 : 7 disciples organisent à Jérusalem la première Assemblée délibérative sur le modèle des assemblées grecques qu’on appelle Ekklesia. C’est Papias, un disciple de Jean, animateur d’une des premières communautés à Hiérapolis en Turquie d’aujourd’hui qui en l’an 80 nous le raconte.
Voilà ce que je veux aujourd’hui retenir quand je dis ce mot de « Pâques » pour rappeler comment Pierre et ses copains ont sorti de l’oubli ce Jésus dont le corps avait été jeté à la fosse commune, comme celui de tous ceux dont on voudrait ignorer la vie. C’est leur Réveil , leur remise en route. L’expérience de vie de ces hommes qui ont retrouvé le chemin du témoignage après le passage par des heures, des jours, des mois de doute, cette expérience m’interpelle, loin de tout ce merveilleux dont on entoure habituellement ces évènements. Et Merci aux exégètes qui retrouvent enfin le courage.
Je@n
Pâques 2024 / 31 Mars 2024
(1) Il conviendrait de souligner la grande confusion. Certains attendaient ce Messie porté par l’espérance de jours meilleurs qui devait enfin délivrer le peuple d’Israël de tous ces occupants. Israël a d’ailleurs été longtemps un peuple sous occupation, rarement un peuple libre. Mais dans tous les esprits surnageaient les récits plus ou moins embellis de la dite libération d’Egypte. D’autres avaient intériorisé les longs discours de Jésus sur « le Royaume ». Quel royaume ? Entre ce que voulait signifier Jésus et ce que comprenait la mère des fils de Zébédée, quel écart !
- (2) En 71 avant Jésus christ, plus de 70.000 s’étaient soulevé à l’appel à la révolte de Spartacus et avaient combattu contre les légions romaines. 6.000 furent crucifiés sur la Voie Appia qui part de Rome vers la mer. La répression était cruelle à l’époque.
- (3) Il nous faudrait parler du Midrash, cette manière de créer à partir de paroles anciennes, celles d’un prophète par exemple, ou à partir de plusieurs évènements passés un événement nouveau comme s’il avait réellement existé. Ainsi en est-il par exemple de la crèche, ou de tout ce que nous connaissons comme des épisodes du « chemin de croix ». On relira avec profit par exemple le Psaume 118 mais aussi les textes du second Zacharie (chapitre 11 à 14).
(4) Il faut aller lire le livre de Spong John Shelby, « La résurrection Mythe ou réalité ». L’auteur a été pendant 30 ans évêque de Newar dans le New-jersey (Banlieue de New-York). Il a su répondre à une des questions que je me posais : comment ces hommes compagnons de Jésus, qui l’ont accompagné, puis qui l’ont complètement abandonné, ont-ils pu se lever un jour pour témoigner : « Non cet homme n’était pas un blasphémateur. Il était celui qui incarne la vie en plénitude. » Et comment c’est leur expérience qui interroge la mienne… et la nôtre, si vous le voulez bien !